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 Bienvenue sur "Web Song": Site de chroniques musicales pour progueux et autres grands mélomanes.

Le site est en construction permanente et il est à nouveau en activité (après une pause trop longue à mon goût). Néanmoins, on peut déjà voir les albums qui seront chroniqués même si les chroniques sont, encore, en construction! A ce jour, le site possède 48 chroniques complètes. Bonne visite!

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Genesis: Foxtrot (Rock progressif)

  Foxtrot (Genesis/1972)  




Une chasse à cour au bord de l'eau dans laquelle se baigne une femme de renard (déguisement très souvent associé au chanteur de Genesis: Peter Gabriel). Une pochette qui clôt un tryptique entamé par Trespass et poursuivit par Nursery Cryme. On reconnaît, dès le premier coup d'oeil, le style de Paul Whitehead (qui a fait, également, les pochettes des albums de Van Der Graaf Generator): couleurs criardes et ensemble boursouflé. Je ne vous apprendrez rien en disant que Genesis n'est pas un groupe qui me tient, particulièrement, à coeur. L'auberge du rock progressif britannique contient des hôtes qui me fascinent bien plus (King Crimson, Soft Machine, Van Der Graaf Generator, etc...). Néanmoins, je trouve certaines choses de leur oeuvre plus qu'honnêtes (The Musical Box, Firth Of Fifth, The Lamia, par exemple). Mais là, avec ce fameux Foxtrot, j'avoue avoir du mal ! Tout ce que je déteste dans le rock progressif est là: solos de mellotron laborieux et maladroits, passages lourds, prétentions symphoniques et, pour finir, une production qui a affreusement vieillie. Malgré tous ces défauts ce disque continu, aujourd'hui, à être considéré comme un classique du genre et il s'agit, aussi, de l'album qui fit la réputation et la notoriété du groupe (avant cela son succès s'arrêtait en Italie seulement).

Foxtrot est, avant tout, considéré comme un classique à cause du long morceau de 22 minutes qui recouvre toute la seconde face du disque: Supper's Ready. On parle souvent de cette suite au détriment du reste de l'album. Après plusieurs écoutes, on doit bien admettre que Supper's Ready n'est pas un morceau long (en tout cas pas au même titre que Lizard de King Crimson ou The Gates Of Delirium de Yes), mais plutôt une suite de sept chansons reliées par un fil directeur pas très cohérent à mes yeux. La première partie (Lover's Leap) est très agréable: Peter Gabriel reste très sobre dans son interprétation à part quelques exceptions ("Hey my baby, don't you know our love is true"), les arpèges de guitares sont très beaux et les petites touches de flûte donne une ambiance crimsonienne au morceau loin d'être désagréable. La seconde partie (The Guaranteed Eternal Sanctuary Man) est aussi de qualité, quoiqu'un ton en dessous par rapport à Lover's Leap. Après ça se gâte, Ikhnaton And Itsacon And Their Band Of Merry Men est insupportable, How Dare I Be So Beautiful ennuyeuse, et Willow Farm ridicule ("Si tu descends à la ferme du saule pleureur, pour chercher des papillons, des pipallions, des papaillons. Ouvre les yeux, c'est bourré de surprises, tout le monde ment Comme le renard sur les rochers, et la boîte à musique. Oh, il y a Papa et maman, et le bien et le mal et tout le monde est ravi d'être là..."). All Change est amusante et joviale sans atteindre des sommets. Quant à Apocalypse In 9/8, il s'agit de la meilleure partie du morceau: l'ambiance est prenante, Peter Gabriel n'est pas très présent et Tony Banks assure derrière ses claviers. Le titre s'achève sur le final As Sure As Eggs Is Eggs qui reprend le thème de départ de manière plutôt pompeuse laissant l'auditeur sur une note négative. En bref, Supper's Ready, malgré quelques passages intéressants, s'avère peu convaincant dans son ensemble. Il n'a ni la fraîcheur d'un Close To The Edge, ni la puissance d'un A Plague Of Lighthouse Keepers, et il met plus en valeur les défauts que les qualités du groupe.

La première face me paraît plus convaincante. Notamment parce qu'elle contient les deux meilleurs morceaux du disque: Watcher Of The Skies et Can-Utility And The Coastliner. Le premier, qui sert d'ouverture au disque, est dominé par les claviers flamboyants de Tony Banks et le phrasé sobre et malin de Peter Gabriel. Quant au second, c'est une belle ballade acoustique avec un pont musical batterie/claviers de grande qualité. Pour le reste: Horizons est un beau morceau acoustique permettant de montrer le talent de Steve Hackett, Get'em Out By Friday est un morceau de rock progressif boursouflé qui a mal résisté à l'usure du temps (néanmoins les paroles, sur un investisseur immobilier qui veut déplacer des populations pour s'enrichir, sont marrantes: "Virez les moi avant vendredi ! Virez les moi avant vendredi ! C'est important que nous respections les temps, il ne doit pas y avoir de délai."). Enfin,Time Table est un morceau de pop fade qui préambule, déjà, l'insignifiant I Know What I Like.

Pour conclure, Foxtrot est un des albums les moins convaincants du Genesis période Peter Gabriel. Trop lourd, trop prétentieux, trop laborieux, désolé mais, sans vouloir faire de mauvais jeux de mots, trop c'est trop !

NB: Pour les progueux intégristes qui pensent que la quintessence du rock progressif réside dans cette escroquerie grotesque, je ne saurai que trop les conseiller de jeter une oreille sur certains disques bien plus intéressants comme celui-ci ou celui-là, et puis aussi ça !

Chronique écrite par Mathieu (Mai 2008).

 



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