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 Bienvenue sur "Web Song": Site de chroniques musicales pour progueux et autres grands mélomanes.

Le site est en construction permanente et il est à nouveau en activité (après une pause trop longue à mon goût). Néanmoins, on peut déjà voir les albums qui seront chroniqués même si les chroniques sont, encore, en construction! A ce jour, le site possède 48 chroniques complètes. Bonne visite!

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King Crimson: In The Court Of The Crimson King (Rock progressif)

 In The Court Of The Crimson King (King Crimson/1969)


 


Si il y a bien eu une révélation en cette bonne vieille année 1969, c'est celle là. King Crimson, le groupe de Robert Fripp qui fit, cette année là, une entrée remarquable avec son premier album; le mythique In The Court Of The Crimson King, tout aussi acclamé par le public que par la critique. Pour beaucoup ce disque est l'acte fondateur du rock progressif; avec un peu de recul on ne peut pas vraiment dire que cette affirmation soit totalement juste (mais il faut dire qu'elle arrange beaucoup certains rock-critics...). En effet, des albums comme Pet Sounds des Beach Boys, Sgt Pepper's Lonely Hearts Club Band des Beatles ou encore l'inoxydable Days Of Future Passed des Moody Blues préambulaient, déjà, la vague progressive, et certains groupes s'inscrivaient dans une logique purement progressive (Soft Machine, Frank Zappa et les Mothers Of Invention). Mais, attention, si cet album n'invente pas le rock progressif il n'en demeure pas moins un album historique. En effet, ce disque redéfinit le rock progressif en le popularisant (vulgarisant ?) au sens le plus noble du terme. Il a exercé une influence sur un nombre incroyable d'artistes et de nombreux groupes des années 1970 vont trouver leurs idées et voie musicales par le biais de cet album (Van Der Graaf Generator, Yes, Genesis, etc...).

La pochette de Barry Goldberg, aux traits grotesques et exagérés, ne contient aucune inscription (une première). Rien n'apparaît, ni le nom du groupe, ni le titre des chansons. Une pochette sans inscription soulignant, ainsi, la virginité d'un courant artistique qui vient de naître et renforçant l'aura de mystère qui l'entoure. Le premier titre, 21st Century Schizoïd Man, reste, probablement, le morceau le plus connu du groupe. Il se distingue du reste de l'album par une rythmique plus dure et énergique ainsi que par un goût pour l'improvisation fusionnant, à merveille, le rock et le jazz, Robert Fripp délivre des plages de guitares absolument merveilleuses. 21st Century Schizoïd Man est une composition magnifiquement pensée qui préambule, déjà, les futurs Lark's Tongues In Aspic ou Red. Le reste de l'album évolu dans des climats plus doux et plus tendres mais n'en demeure pas moins très bon.

Quatre morceaux très riches s'inscrivant dans la plus pure tradition pop beatlesienne, avec, en prime, des accents jazz et classiques. Ce sont des morceaux lyriques qui font la part belle aux guitares acoustiques, aux instruments à vent et au mellotron, ce fameux clavier hybride qui essaye de reproduire le son des instruments à cordes et qui fera les beaux (enfin quand je dis "beaux") jours d'une floppé de groupes "prog" des années 1970 (Moody Blues, Genesis, Yes ou encore l'indigeste Emerson, Lake & Palmer). Le premier de ces morceaux est le plus doux de tout l'album: I Talk To The Wind est une belle ballade atmosphérique, composée par le claviériste Ian MacDonald, dominée par les parties de flûtes traversières et le chant de Greg Lake. Le final de ce titre sert de rampe de lancement à l'un des sommets du disque: Epitath. Construit musicalement à partir de quelques arpèges de guitares sèches et d'un tempo facilement mémorisable, cette chanson est une petite merveille dans laquelle la voix de Greg Lake fait preuve d'une élégance et d'un lyrisme au potentiel émotionnel très fort. Le morceau de 12 minutes qui ouvre la seconde face du disque, Moonchild, est un peu décevant parcontre. Les trois premières minutes forment une belle ballade mélancolique à la structure mélodique bien construite et aux arrangements de guitares travaillés, mais le reste du titre est une sorte de jam plutôt déconcertante car elle ne semble aboutir sur rien de vraiment intéressant et ne comporte pas vraiment d'intérêt si ce n'est celui de faire patienter l'auditeur avant l'homérique final. Le final éponyme, The Court Of The Crimson King à l'étonnante ambiance médiévale. La structure mélodique est excellente, l'ambiance prenante et originale et les montées de tensions sont incroyables d'intensité. Un petit bijou et cela malgré quelques choix esthétiques qui, aujourd'hui, sont un peu datés (ah... le melletron).

In The Court Of The Crimson King sortit le 10 octobre 1969. Son contenu mélodique très accessible fit que ce disque rencontra un succès fou que ce soit auprès du public ou de la critique (un "troublant chef-d'oeuvre" selon les propos de Pete Townsend, guitariste des Who), et cela malgré que le groupe soit totalement inconnu. Il rentra dans le top 30 aux Etats-Unis (chose incroyablement rare pour un groupe britannique totalement méconnu), débarqua dans le top 5 des charts anglaises et détrôna Abbey Road des Beatles au Japon en se plaçant à la première position. Pièce majeure de la musique contemporaine, In The Court Of The Crimson King est le disque phare du mouvement progressif. Mais malgré son contenu de grande qualité (qui le classe, indiscutablement, comme chef-d'oeuvre), In The Court Of The Crimson King fait, également, office d'arbre qui cache la forêt. Si King Crimson est une référence dans le monde du rock c'est, essentiellement, par le biais de ce disque, faisant, malheureusement, de l'ombre au reste de sa discographie tout aussi bon voire même meilleur par moment (je pense notamment au merveilleux tryptique Lark's Tongues In Aspic/Starless And Bible Black/Red). L'album culte du rock progressif est un des chefs-d'oeuvre du genre, à défaut d'être LE chef-d'oeuvre du genre, contrairement aux propos de certains...

Chronique écrite par Mathieu (Septembre 2007).

 



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