WELCOME TO WEB SONG

 

 Bienvenue sur "Web Song": Site de chroniques musicales pour progueux et autres grands mélomanes.

Le site est en construction permanente et il est à nouveau en activité (après une pause trop longue à mon goût). Néanmoins, on peut déjà voir les albums qui seront chroniqués même si les chroniques sont, encore, en construction! A ce jour, le site possède 48 chroniques complètes. Bonne visite!

  Nombre de Visiteurs:

 




Genesis: Nursery Cryme (Rock progressif)

   Nursery Cryme (Genesis/1971)  




Après la sortie de l’album Trespass, Genesis entama un nouveau chapitre de son histoire. Chapitre qui entamera, de même, le parcours qui fera de lui, petit à petit, un des groupes phares du mouvement progressif au même titre que Yes ou Jethro Tull. Tout en restant, pour autant, une formation mineure par rapport à des combos explosifs comme King Crimson ou Van Der Graaf Generator. Anthony Phillips, effrayé à l’idée de monter sur une scène, quitte le groupe. Laissant, ainsi, la formation sans guitariste. Peu après, le groupe se sépare de son batteur John Mayhew, trop limité techniquement (hmm, c’est le cas de le dire…). Nous sommes en 1971 et Genesis est une formation amputée de son guitariste et de son batteur. Commence alors une quête pour dénicher les deux nouvelles recrues. Phil Collins, batteur d’un groupe de rock progressif répondant au nom de Flaming Young, est recruté lors d’une audition restait fameuse. Même si le jeu de Phil Collins ne m’a jamais touché (et il m’a même parfois ennuyé), je dois, tout de même, avouer que, contrairement à John Mayhew, il s’agit bien d’un batteur possédant une certaine technique dans ses bagages. Quant au guitariste, il fut déniché par le biais de petites annonces dans la presse. Steve Hackett allait se révéler être l’élément musical majeur du groupe et cette galette de 39 minutes est le manifeste le plus authentique de ce que j’affirme.

Les progueux, et même les êtres humains non contaminés, qui me connaissent bien savent que Genesis n’est pas un groupe pour lequel j’ai beaucoup d’affection. Que voulez vous, on ne se refait pas! Néanmoins avec le temps et un peu de recul, j’arrive, tout de même, à être un peu objectif à propos de la formation de Chaterhouse. Genesis n’est pas avare en qualités. Que l’on aime ou pas ce groupe, on devra bien admettre qu’il contenait en son sein des musiciens de talent: Steve Hackett est un guitariste surdoué possédant un jeu légèrement "prog" et ouvertement rock. C’est aussi un des guitaristes de rock qui maîtrise le mieux le jeu en acoustique (au même titre que Steve Howe de Yes). Tony Banks est un claviériste intelligent (même si je le trouve un peu pompeux) qui a su intégrer, brillamment, de nombreuses influences (notamment celles de la culture classique) dans la musique de Genesis. La formation jouit, également, d’un sens magique de la mélodie et de la musicalité. Tous ces éléments prouvent que le Genesis 1970-1975 fut un groupe doué et même la voix profondément agaçante, à mes yeux (et surtout mes oreilles), de Peter Gabriel ne pourra nier ce constat. Genesis n’est pas un groupe qui propose une musique expérimentale contrairement au King Crimson 1972/74 ou à certains groupes de Krautrock (Can ou Faust par exemple), ça n’a rien à voir du tout. Genesis est un petit groupe qui compose des chansons mais, contrairement aux dires de certains, composer des chansons n'est pas une mince affaire. Et je dois dire que, malgré les nombreuses réticences que j’ai envers ce groupe, Genesis arrive parfaitement à écrire des petits joyaux ici. D’ailleurs, en ce qui me concerne, Nursery Cryme est le meilleur disque de la genèse (The Lamb Lies Down On Broadway est un cas à part). Pour une fois je n’ai pas à leur reprocher d’être excessif, d’être pompeux ou d’être ennuyeux, Genesis signe ici une œuvre riche et cohérente qui me séduit parfaitement (ça vous en bouche un coin !). Bien sûr le son a très mal vieilli (mais on peut faire le même reproche à Foxtrot ou à Selling England By The Pound) et certaines chansons sont plutôt passables à l'instar de Seven Stones ou For Absent Friends où on entend, déjà, Phil Collins au chant (beurk !). Mais que dire de ces petites perles que sont Harlequin ou encore Harold The Barrel; sorte de petit opéra délicieux et digne de certains titres des Fab Fours.

Le disque est, avant tout, dominé par trois longues pièces qui font entre sept et dix minutes environ. La première est celle qui ouvre l'album, mais, également, celle qui lui donne ses lettres de noblesse. En effet, The Musical Box, est une des meilleures compositions de la carrière de Genesis (au même titre que Firth Of Fifth ou The Lamia) et, je dois bien l’avouer, une des pépites de la pop progressive du début des années 1970. La mélodie, qui débute par des arpèges de guitares, est prenante, Steve Hackett délivre un magnifique solo de guitare délicieusement endiablé, et Peter Gabriel offre une prestation vocale de qualité et, pour une fois, sobre. Il nous narre, merveilleusement, l’histoire du fantôme du jeune petit Henry qui fut décapité par sa cousine Cynthia lors d’une partie de croquet. La chanson est imagée, de façon amusante, par Paul Whitehead sur la pochette du disque où l’on voit Cynthia jouant au croquet avec la tête de Henry. La deuxième pièce est un conte surréaliste à propos de monstrueuses plantes carnivores qui envahissent le monde; The Return Of The Giant Hogweed. Le rythme est bien envoyé, la voix de Peter Gabriel est plutôt énervante mais la musique est superbe. Enfin, dernier sommet du disque, qui lui sert aussi de conclusion, The Fountain Of Salmacis est une pièce progressive très réussie également et les paroles inspirées de la mythologie grecque sont plutôt intéressantes ("D'une forêt dense de grands pins sombres, le mont Ida tel une île s'élève. A l'intérieur d'une grotte cachée, les nymphes retiennent prisonnier un enfant. Hermaphrodite, fils des dieux, qui a si peur de leur amour.").

Même moi qui suis réputé pour être un détracteur du groupe de Chaterhouse, je considère ce Nursery Cryme comme une réussite plus qu’honnête et c’est, bel et bien, avec ce disque que je me suis un peu réconcilié avec Genesis (je précise que j’ai découvert ce groupe avec l’album Foxtrot, chroniqué sur ce site également). Malgré ses nombreuses qualités et son côté très facile d’accès et évident, Nursery Cryme-jeu de mots entre "comptines enfantines" (nursery rhyme) et "le crime de la nursery" (nursery crime)-sera un échec commercial un peu partout excepté en Belgique et en Italie. La reconnaissance commerciale ne commencera, pour le groupe, que l’année suivante avec l’album Foxtrot et c’est, surtout, à partir de ce disque que le groupe va commencer à m’ennuyer…..

Chronique écrite par Mathieu (Juin 2008).

 



Créer un site
Créer un site