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 Bienvenue sur "Web Song": Site de chroniques musicales pour progueux et autres grands mélomanes.

Le site est en construction permanente et il est à nouveau en activité (après une pause trop longue à mon goût). Néanmoins, on peut déjà voir les albums qui seront chroniqués même si les chroniques sont, encore, en construction! A ce jour, le site possède 48 chroniques complètes. Bonne visite!

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Queen: Queen II (Rock baroque)

  Queen II (Queen/1974)  

Il existe des groupes mondialement connus qui, malgré leur popularité, ont pondu des joyaux de la musique rock totalement méconnus auprès du grand public; Queen et son second opus est un excellent exemple pour illustrer ce que j’avance. Après un premier album à moitié convaincant, Queen retourne, après une tournée britannique en première partie du groupe Mott The Hopple, en studio pour enregistrer un second disque plus réussi. Le premier essai de la reine fut un album de qualité, certes, mais qui manquait, cruellement, de force et de puissance pour qu’on puisse le mettre en bonne place dans une discothèque. N’ayons pas peur de le dire, sur son premier disque, la reine n’était encore qu’une jeune princesse vierge et pure. Ce second opus est, donc, l’album de transition par excellence entre le passé de Smile (encore très présent dans Queen premier du nom) et le style Queenien naissant (qui prendra entièrement forme sur Sheer Heart Attack sortit la même année). Queen II est la nuit de noces de la reine, le premier grand pas vers l’interdit et, c’est bon de le rappeler car on a un peu tendance à l’oublier, un des meilleurs albums de la bande à Freddie Mercury.

Je pourrais même rajouter, clairement, que Queen II est le chef-d’œuvre du groupe (avec A Night At The Opera bien sûr). Le pendant progressif de la reine. Car en cette première partie des années 1970 ce qui est à la mode c’est le bon vieux rock progressif (oui oui; encore plus que le hard rock ou le glam rock)! Genesis, période Peter Gabriel, commence à se faire un nom, Yes est au sommet de sa gloire (aussi bien artistique que commerciale), et Pink Floyd rempli les plus grands stades du monde. Queen, inévitablement, a laissé traîner ses oreilles dans les rivages progressifs et s’en est inspiré pour ce deuxième disque. Queen II est le premier et unique (malheureusement ?) album du groupe à être pensé et conçu comme une suite progressive contenant trois parties bien différentes: une face blanche menée par le guitariste Brian May (quatre morceaux), une transition, à la fin de la face blanche, du au batteur Roger Taylor, et une face noire menée, quant à elle, par Freddie Mercury (six morceaux). Quant au bassiste John Deacon, il se contente, seulement, d’offrir ses talents de musicien et ne montrera ses dons de compositeur qu’à partir du troisième album: Sheer Heart Attack. Commençons par la face blanche si vous le voulez bien (et vous le voulez toujours !). Elle s’ouvre sur un instrumental sobre à l’ambiance solennelle, presque religieuse; Procession, qui s’enchaîne sur Father To Son dont l’introduction fait penser, un peu, à celle du mythique opéra rock des Who; Tommy. C’est un morceau de rock puissant qui mélange, intelligemment, tout l’héritage de la pop beatlesienne avec la fureur animalière du jeune hard rock (Led Zeppelin, Deep Purple, Black Sabbath). Tout ce qui fait le charme et la saveur du cocktail queenien est là et le morceau s’enchaîne, parfaitement, sur le sommet de la première face: White Queen (As It Began). Petite fille de Yes (1971-1974) et de Genesis (1970-1975), cette reine blanche peut, également, évoquer, par son ambiance ésotérique, les grands moments de Gentle Giant (groupe de rock progressif bien trop méconnu à mes yeux). Le ton baisse un peu avec la dernière composition de Brian May, chantée par ses soins, Some Day One Day; une petite joliesse agréable, certes, mais épouvantablement mineure comparé au reste de l’album.

C’est le batteur Roger Taylor, comme je l’ai dis plus haut, qui s’occupe de la transition entre la face blanche et la face noire avec sa composition; The Loser In The End, une description mordante des rapports entre mère et fils. Un des meilleurs titres écrits par Taylor, un rock vivant et nerveux largement moins gluant et gnan gnan que Radio Gaga ou A Kind Of Magic. La face noire, entièrement menée par Mercury, est un enchaînement, plus que parfait, de pièces savoureuses et magiques qui s’imposent comme de véritables trésors du répertoire queenien. Ogre Battle; hard rock survitaminé et explosif. The Fairy Feller’s Master-Stroke, mené par un clavecin désuet, est un des meilleurs titres de Freddie Mercury. Une petite perle inspirée par un tableau victorien du XIXe siècle de Richard Dadd inspiré, lui-même, par les Songes d’une nuit d’été du célèbre dramaturge britannique William Shakespeare. Nevermore est un tendre et court intermède qui s’enchaîne sur le monument du disque: The March Of The Black Queen. Époustouflante pièce baroque de près de sept minutes avec à la clé: chœurs lyriques et puissants, guitare spectrale et virevoltante, piano romantique et espiègle, montées de tension prodigieuses et ténébreuses. Ambitieuse sans être prétentieuse, classieuse sans être sophistiquée, riche sans être pompeuse, cette pièce est un petit chef-d’œuvre qui préambule, déjà, les futurs Prophet’s Song et Bohemian Rhapsody. Le disque se clôt sur Seven Seas Of Rhye, excellent morceau pop, qui sera le premier 45 tours du groupe à se classer dans le top 10 des charts britanniques. Un frémissement de succès qui permit au groupe de se faire une certaine réputation auprès du public et de la presse sophistiquée (qui en fera, un peu plus tard, sa tête de turque préférée, sans grande raison justifiable…).

Chef-d’oeuvre méconnu de la couronne, ce Queen II est un des disques les plus authentiques, les plus audacieux, les plus fous de la reine. Il entame, en beauté, l’âge d’or de Queen (la période des Killer Queen, des Death On Two Legs, des You Take My Breath Away donc pas celle des I Want To Break Free, des One Vision, des Scandal ou autres guimauves indigestes et inécoutables). Âge d’or qui perdurera, au moins, jusqu’à A Day At The Races en 1976. La princesse est devenue reine et elle nous réserve, encore, de belles extravagances !

Chronique écrite par Mathieu (Juin 2008).


 



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