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 Bienvenue sur "Web Song": Site de chroniques musicales pour progueux et autres grands mélomanes.

Le site est en construction permanente et il est à nouveau en activité (après une pause trop longue à mon goût). Néanmoins, on peut déjà voir les albums qui seront chroniqués même si les chroniques sont, encore, en construction! A ce jour, le site possède 48 chroniques complètes. Bonne visite!

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Queen: A Night At The Opera (Glam rock)

A Night At The Opera (Queen/1975)




Au cours de ces dernières décennies, Queen s’est imposé comme un authentique monstre de la pop britannique. Un monstre à la fois adulé et détesté. Adulé parce qu’il a su produire, intelligemment, une pop jouissive aux qualités riches et variées. Détesté parce qu’il a commis deux crimes irréprochables aux yeux de la majorité des rock-critics: vendre des disques par millions d’exemplaires et remplir les plus grands stades du monde. Ces deux crimes auront fait de Queen un des groupes les plus aimés de son époque mais aussi un des plus maudits. On peut reprocher de nombreuses choses à Queen et notamment dans sa période 1980’s: sa pop de supermarché (affreuse), ses ballades mielleuses et leur sensiblerie dégoulinante (épouvantable), ainsi que ses sonorités transparentes (soupir). Par contre on ne pourra pas nier que durant la période s’étalant de 1973 à 1978 (voire même 1980 quant on est de bonne humeur), Queen fut un groupe de pop rock, purement et simplement, surdoué et ce fameux A Night At The Opera en est une preuve incontestable.

Écouter un peu le programme: un bassiste (John Deacon) qui manie à merveille l’art de la discrétion et du lyrisme. Un batteur (Roger Taylor) à la rythmique brute et dure mais pourtant subtile et riche en musicalité. Un guitariste (Brian May) aux doigts de fées (et aux cheveux incroyablement touffus), et qui a su créer un son de guitare simple, certes, mais personnel, original et mélodique. Et puis une voix, et pas n’importe la quelle: la voix de monsieur Freddie Mercury. Et sans vouloir jouer au fan hystérique de Queen, j’ajouterai, tout de même, qu’il serait de mauvaise foi de ne pas reconnaître que Freddie Mercury eu une des plus belles voix de l’histoire de la pop britannique. Sinon cet album ? Rien de spécial à dire. C’est de la pop rock aux accents glamours et progressifs. Mais, attention, de la pop rock de la plus haute qualité, le top du top, la crème de la crème avec, cerise sur le gâteau, deux longues pièces baroques (The Prophet’s Song et Bohemian Rhapsody) qui n'ont rien a envié aux meilleures compositions de certains groupes de rock progressif. Mélodies irrésistibles et attachantes, solos de guitare superlatifs et puissants, rythmique nerveuse et énergique, vocaux resplendissants et loufoques, etc… Tout le disque est de ce calibre à l’exception, peut-être, de Sweet Lady composé par Brian May et qui est plutôt un ton en dessous des autres titres du disque.

Si la musique brille par sa qualité, elle brille aussi par son incroyable diversité. A Night At The Opera est la palette artistique de la Reine. Toutes les couleurs de son art sont là, étalées à grand coup de pinceau. Death On Two Legs, le morceau qui ouvre l’opéra royal, illustre, à merveille, cette diversité dont jouit le groupe à cette époque. Le morceau débute par une cacophonie sonore aux effets troublants pour enchaîner sur une mélodie sobre au piano qui, après une remarquable montée de tension, explose en heavy lyrique. Le son Queen mis en place sur Sheer Heart Attack arrive ici à son apogée. Sinon, outre cette introduction tonitruante, on retrouve trois petites perles jazzy dans un style rétro proche des années 1930: Lazing On A Sunday Afternoom, Good Company et surtout Seaside Rendez-vous, superbe perle de Freddie Mercury délicieusement kitsch avec cuivres sensuels, mélodie romantique et humour dévastateur. Notons, dans les belles perles de l’album, la composition de John Deacon; You’re My Best Friend aux accents de soul music et de pop dansante. A l’écoute de ce titre, on ne peut que trop regretter la discrétion de John Deacon qui s’avère être, indéniablement, le meilleur mélodiste du groupe (derrière Freddie Mercury). Im In Love With My Car chanté par Roger Taylor est un rock vivant et nerveux, tandis que Love Of My Life est une belle ballade quoiqu’un peu trop mièvre à mon goût. Le sommet du disque est atteint par les deux longues pièces citées plus haut. La première, The Prophet’s Song composée par Brian May, alterne des moments de sérénité avec des passages plus sauvages et violents grâce à un formidable enchaînement de montées de tension prenantes (notamment le long passage avec les chœurs). Quant à la deuxième, je me demande si je dois la présenter. Bohemian Rhapsody; fantastique morceau de six minutes commençant sous la forme d’un slow romantique au piano pour finir, en apothéose, dans un hard rock musclé, tout en passant par une section, très rigolote, d’opérette. Un petit bijou ambitieux mais pas prétentieux qui populerisa un petit art encore jeune: le vidéo-clip ! Le disque s’achève sur une version de l’hymne national anglais, God Save The Queen, à la guitare électrique rappelant Jimi Hendrix détruisant l’hymne national américain.

Plus de trente ans après sa sortie A Night At The Opera a conservé sa fraîcheur, son élégance pop, sa fureur rock’n’roll et son sens de l’humour "So british". C’est le sceau de la reine, le disque qui fit de Queen un groupe mythique (cinq millions d’exemplaires vendus en une année seulement) et un des meilleurs albums du groupe, le meilleur pour beaucoup de fans de la cour. 45 minutes anthologiques à consommer sans modération !

Chronique écrite par Mathieu (Septembre 2007).


 



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