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 Bienvenue sur "Web Song": Site de chroniques musicales pour progueux et autres grands mélomanes.

Le site est en construction permanente et il est à nouveau en activité (après une pause trop longue à mon goût). Néanmoins, on peut déjà voir les albums qui seront chroniqués même si les chroniques sont, encore, en construction! A ce jour, le site possède 48 chroniques complètes. Bonne visite!

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Pink Floyd: Ummagumma (Rock expérimental)

   Ummagumma (Pink Floyd/1969)  



1,2,3, c'est parti ! Je sors pour la première fois le 25 octobre 1969, je suis le quatrième album d'un célèbre groupe britannique que le peuple français a affublé du surnom de flamand rose, je suis l'album le plus expérimental et le plus audacieux de ce groupe de quatre musiciens mais je suis également le moins aimé, pourtant j'ai eu une grande influence sur de nombreuses formations musicales allemandes des années 1970 (Amon Düül II, Tangerine Dream, Ash Ra Tempel, Faust, etc...). Je sonne, définitivement, la fin de la première période du groupe, je suis divisé en deux disques différents (un live et un album studio) et mon nom vient d'une expression argotique de Cambridge signifiant faire l'amour... Je suis ? Je suis ? Ummagumma bien sûr ! Le fameux Ummagumma, diamant noir et oeuvre maudite et incomprise de l'œuvre de Pink Floyd. Il m'est difficile de parler de cette étrange galette tant cette dernière est, tellement, déconnectée du reste de la discographie floydienne. N'appartenant ni au psychédélisme barrettien des débuts et, encore moins, au rock cosmique et planant à dimension planétaire qui fit la gloire du groupe, Ummagumma est un objet musical non identifié. Un disque qui ne laisse pas indifférent. Une oeuvre qui suscite des passions: soit on prendra du plaisir à l'écouter et à la défendre, soit on aimera la détester.


Vous vous en doutez, chers lecteurs de Web Song, j'appartiens à la première catégorie de progueux. Sans le considérer comme le chef-d'oeuvre de Pink Floyd, j'aime Ummagumma et c'est un album que je suis prêt à défendre, par le biais de cette chronique, pour différentes raisons. Premièrement, la partie live s'avère être une des choses les plus intéressantes du groupe en live (surtout comparé aux autres parutions...). Quant à la partie studio, il s'agit, indéniablement, de la grande folie du Floyd. Le disque le plus ouvert, le plus audacieux et le plus expérimental de toute la discographie du groupe. Un album surréaliste et onirique montrant un goût pour l'aventure, l'improvisation et l'exploration de nouvelles voies musicales (des termes que Pink Floyd emploiera moins souvent, par la suite, dans son vocabulaire musical...). Commençons par la partie live si vous le voulez bien (comme d'habitude !). Cette dernière est constituée de trois titres appartenant aux deux premiers albums du groupe ainsi qu'un inédit: Astronomy Domine, Careful With That Axe, Eugene, Set The Controls For The Heart Of The Sun et A Saucerful Of Secrets. Astronomy Domine, classique de l'ère Syd Barrett, démarre les festivités par des torrents d'électricité psychédélique. L'interprétation de Gilmour illustre, parfaitement, le fait que ce dernier n'a pas commis l'erreur d'essayer de dupliquer le jeu de Syd Barrett. Bien au contraire, il impose les fondements d'un jeu de guitare personnel qui se fond, en harmonie, avec les atmosphères sombres et ésotériques de Roger Waters et Rick Wright. L'instrumental apocalyptique Careful With That Axe, Eugene, marqué par les terrifiants cris de Waters, s'impose d'emblée comme une pièce majeure du répertoire floydien tandis que Set The Controls For The Heart Of The Sun, manifeste de l'onirisme dont le Floyd jouissait à l'époque, est interprété de façon implacable. Arrachée aux fondements de sa version studio, cette pièce est rallongée, dynamitée, torturée et hallucinée. Un Floyd au sommet de son art. De même pour A Saucerful Of Secrets présenté de façon différente que dans sa version studio. Si sur disque A Saucerful Of Secrets évoquait une cérémonie musicale, interstellaire et religieuse, en live ce titre prend des formes de trips psychédéliques et clôt en beauté ce premier disque. Un bémol malgré tout: l'absence de Interstellar Overdrive et de Embryo qui auraient du figurer sur le disque mais qui furent retirés par manque de place.


La partie studio est un exercice de style des plus étonnants. Un disque en marge de tout principe ou fondement de la tradition pop. Un disque s'émancipant du concept du groupe (l'album est divisé en quatre parties chacune composée par un membre en solitaire). Un disque reniant les structures mélodiques et les formats pop de l'époque. Un pot pourri mélangeant rock spatial, psychédélisme torturé, blues, classicisme et musique contemporaine. L'anarchie psychédélique par excellence ! De quoi déstabiliser plus d'un auditeur et, notamment, beaucoup de fans de Pink Floyd qui rejettent, à tort à mon humble avis, cet album. Soyons francs, si il n'est pas parfait, Ummagumma ne manque pas de grands moments pour autant. L'introduction classique (avec des influences de Bach et Debussy entre autres) du claviériste Rick Wright, Sysyphus, reste une des pièces les plus étonnantes du répertoire floydien. Un titre construit en quatre tableaux, à la manière des grandes suites classiques, qui démontre, une fois de plus, l'importance de Rick Wright, membre bien trop mésestimé à mes yeux, dans l'élaboration des composants du son floydien. Les parties de Waters et de Gilmour sont, aussi, intéressantes. Celle de Waters contient un instrumental étonnant proche de la musique contemporaine, tandis que celle de Gilmour, The Narrow Way, illustre ses talents de musicien et préambule, déjà, certains chapitres de l'avenir de la formation. Certes, Ummagumma contient aussi ses faiblesses... La partie de Mason est navrante d'inutilité mais le défaut majeur de cet album est à chercher dans les éléments manquants. Il manque quelque chose à ce disque et cette chose tient en un mot: efficacité. Si Ummagumma est l'album le plus audacieux de Pink Floyd, il n'est pas le plus puissant, ni celui qui fut pensé de la façon la plus intelligente... Le son est trouble et il bave, il manque de précision et de clarté, les collages sonores, par la même occasion, manquent de rythme et de dynamisme et n'arrive pas à s'inclurent dans les compositions (contrairement au travail d'un fameux moustachu...), etc...

Toutes ces caractéristiques font de ce Ummagumma une oeuvre ratée mais géniale, incomprise mais fascinante. De plus, Ummagumma est un album d'utilité historique. Si l'on veut mieux saisir la suite de l'œuvre floydienne, Ummagumma est une oeuvre à écouter tant elle enrichit, malgré ses défauts, le terrain d'appréciation de l'auditeur. Un disque anecdotique... Du bon Pink Floyd en bref !


Chronique écrite par Mathieu (Septembre 2009).

 
 



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